éditorial Le dossier central de cette édition accompagne le Forum de l’eau organisé par l’Espace Mendès France, un rendez-vous qui fait école. En effet, c’est à la fois partager et faciliter l’accès au savoir, et aussi poser des questions pour anticiper sur des problèmes à venir. Mais l’accès à la connaissance n’est pas suffisant pour faire entrer la science dans la citoyenneté. Débattre est primordial. Les conditions de ce débat doivent devenir égalitaires, afin de favoriser le dialogue entre les «sachants» et les «autres». C’est vrai pour l’eau, pour le cerveau ou pour le vieillissement, où chacun a quelque chose à dire, par ce qu’il sait ou par ce qu’il vit. Cette approche est le fruit d’une expérience, celui de la culture scientifique telle qu’elle est pratiquée à Poitiers et dans notre région. Elle vise à mobiliser des paroles impliquées, sans rejeter aucune expression, sans non plus évacuer les oppositions ou les controverses : créer ainsi des confrontations fécondes. Ces moments sont à inventer et à renouveler en permanence. Au-delà du travail au quotidien qui fait référence, la Fête de la science mobilise en une semaine des centaines d’intervenants et de bénévoles sur l’ensemble du territoire régional. L’université de Poitiers franchit une nouvelle étape dans sa citoyenneté en ouvrant cette année plus de 200 cours à toute personne intéressée, sans condition d’âge, de statut ou de situation géographique. Une pierre de plus à un édifice qui se construit collectivement. Didier Moreau