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éditorial Le programme de la Fête de la science démontre à nouveau cette année la vitalité des milieux associatifs, culturels et universitaires en Poitou-Charentes qui, par leur action, entretiennent et réinventent le plaisir de la découverte. Ils œuvrent non seulement à la transmission de connaissances mais aussi au questionnement et créent ainsi des lieux de convivialité où la recherche de sens nourrit le désir d’être ensemble. Si la tendance au tout numérique, et ses flux continus d’informations, semble engendrer de l’éphémère, des signes forts apparaissent. Différentes approches se juxtaposent et modifient en profondeur les conditions de partage. La recrudescence de l’intérêt pour les cabinets de curiosités ne trahit pas un quelconque passéisme, au contraire cela traduit une recherche de logiques autres. Depuis la disparition de ces cabinets, la science moderne n’a cessé pour progresser de classer de plus en plus finement, de séparer, de cloisonner. Au risque de perdre les vues d’ensemble, et même d’être handicapé pour penser une globalité. En effet, pour ces savants la collection, comme instrument de connaissance, visait à représenter un «abrégé de l’univers». Ils pratiquaient de fait la pluridisciplinarité, dont le manque actuel est régulièrement souligné. Si les catégories de l’époque nous paraissent aberrantes, il n’empêche qu’elles s’inscrivaient dans une véritable démarche de connaissance. Avec en particulier la présence de l’homme dans la construction de cette connaissance, dimension que l’on redécouvre aujourd’hui dans la production scientifique, qui met au jour de plus en plus nettement des enjeux parfois contradictoires. Didier Moreau