Espace des archives de L'Actualité Nouvelle-Aquitaine depuis sa création.
Rejoignez le site de la revue pour consulter les nouveautés, vous abonner ou acheter des numéros.
ÉDITORIAL
Anosmie… combien d’entre nous avaient entendu ce mot avant la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 ? En effet, la perte d’odorat en est l’un des symptômes, comme l’explique le professeur Ludovic de Gabory dans cette édition consacrée aux odeurs.
Dès l’an passé, Alain Corbin nous incitait à explorer ce thème qu’il a magnifiquement étudié dans Le Miasme et la Jonquille, paru il y a bientôt quarante ans et toujours d’actualité. L’historien nous rappelle que les comportements humains évoluent sur la longue durée même s’ils sont parfois bousculés par l’inattendu. Par exemple, il a fallu plus d’un siècle pour que l’on se décide à assainir les villes mais la «révolution olfactive» prend racine dès le xvie siècle.
Pour comprendre le fonctionnement de ce sens vital développé bien avant Homo sapiens, il faut prendre en compte que c’est un outil d’adaptation à son environnement.
Le neuro-scientifique Hirac Gurden raconte comment notre cerveau perçoit et code les odeurs, mais aussi l’effet « madeleine de Proust » c’est-à-dire comment une odeur de l’enfance peut ressurgir très longtemps après et susciter la même émotion. Comme l’affirme l’historien, nous sommes des êtres sensibles. L’odeur c’est ce qui reste quand on a oublié, écrit Alberto Manguel. Il nous livre ici les senteurs du Poitou qui ne l’ont pas quitté à New York où il vit maintenant.
Cette perspective, historique et sensible, nous permettra, dès la rentrée, de construire un dossier sur le Covid-19 et ses conséquences, avec la distance nécessaire tout en étant au cœur de la recherche en train de se faire.
Didier Moreau
En couverture : Marie Tijou, Éléphante, 29,7 x 21 cm, 2013.
Anosmie… combien d’entre nous avaient entendu ce mot avant la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 ? En effet, la perte d’odorat en est l’un des symptômes, comme l’explique le professeur Ludovic de Gabory dans cette édition consacrée aux odeurs.
Dès l’an passé, Alain Corbin nous incitait à explorer ce thème qu’il a magnifiquement étudié dans Le Miasme et la Jonquille, paru il y a bientôt quarante ans et toujours d’actualité. L’historien nous rappelle que les comportements humains évoluent sur la longue durée même s’ils sont parfois bousculés par l’inattendu. Par exemple, il a fallu plus d’un siècle pour que l’on se décide à assainir les villes mais la «révolution olfactive» prend racine dès le xvie siècle.
Pour comprendre le fonctionnement de ce sens vital développé bien avant Homo sapiens, il faut prendre en compte que c’est un outil d’adaptation à son environnement.
Le neuro-scientifique Hirac Gurden raconte comment notre cerveau perçoit et code les odeurs, mais aussi l’effet « madeleine de Proust » c’est-à-dire comment une odeur de l’enfance peut ressurgir très longtemps après et susciter la même émotion. Comme l’affirme l’historien, nous sommes des êtres sensibles. L’odeur c’est ce qui reste quand on a oublié, écrit Alberto Manguel. Il nous livre ici les senteurs du Poitou qui ne l’ont pas quitté à New York où il vit maintenant.
Cette perspective, historique et sensible, nous permettra, dès la rentrée, de construire un dossier sur le Covid-19 et ses conséquences, avec la distance nécessaire tout en étant au cœur de la recherche en train de se faire.
Didier Moreau
En couverture : Marie Tijou, Éléphante, 29,7 x 21 cm, 2013.