éditorial «Qu'est-ce qu'on mange ?» Cette question du dossier central de L'Actualité pourrait paraître décalée en ce début d'année où se posent des problèmes bien plus graves. La recherche de la qualité n'a pourtant rien de futile. Au contraire, c'est l'indicateur d'une tendance lourde qui met en jeu les individus, les sciences et la société. Ce dossier est conçu comme un prolongement de celui consacré, en avril 2000, au principe de précaution. Comme nous le rappelle dans ce numéro Edgar Morin: «Aujourd'hui le vaisseau spatial Terre est propulsé par quatre moteurs: la science, la technique, l'industrie, l'économie (et le profit). Or ces moteurs ne sont pas régulés et le vaisseau n'est pas contrôlé.» La complexité du monde actuel est perceptible à tous les niveaux, y compris dans la vie quotidienne. Si cette complexité a de quoi nous pétrifier, il est possible aussi de l'appréhender comme un mouvement. Un mouvement capable d'alimenter d'autres «moteurs», notamment celui de la culture scientifique. Ainsi, nous contribuons à ce qu'Edgar Morin appelle «démocratie cognitive», par un travail d'explication, de décloisonnement, de «popularisation» des questions scientifiques. Sans oublier que tout cela s'inscrit dans un contexte global. D'où notre attention à toutes les formes de création. Dans ce numéro, il s'agit de la bande dessinée. Le 30' festival international d'Angoulême démontre que, au-delà de son caractère événementiel, cet art est maintenant une facette connue et reconnue de notre région. Didier Moreau