éditorial Jean-Jacques Salomon nous livre une nouvelle contribution sur les applications de la science et de la technologie qui peut paraître pessimiste mais qui, de fait, s’avère salutaire à un moment où la notion de développement durable commence à gagner toutes les sphères de la société. Sa dénonciation de «l’impérialisme du progrès» n’est en rien contradictoire avec la Fête de la science, instant privilégié de rencontre entre les chercheurs et le public. En effet, si la science est de plus en plus vertement critiquée dans l’utilisation de ses résultats, elle n’est pas remise en cause pour autant. Dans certains domaines de la recherche, on assiste à un dialogue de sourds, notamment sur les OGM, par méconnaissance mutuelle. De ce point de vue, prendre en compte le développement durable permet d’avoir une vision plus ouverte et plus globale des enjeux. Le témoignage des archéologues illustre cette problématique avec la distanciation inhérente à leur discipline qui englobe aussi bien les modes de production et le commerce que la dynamique des populations et les aléas climatiques. Rien de tout cela ne serait accessible sans des supports de diffusion, au premier rang desquels le livre. L’enquête sur l’économie du livre démontre à quel point la diffusion de la connaissance et de la création, qui semble si évidente dans une société développée, est elle aussi menacée dans sa «biodiversité». Ici comme ailleurs, L’Actualité est attentive à la qualité et à ceux qui la défende, comme le souligne le dossier sur le lait. La revue ne cesse de valoriser les acteurs de la région qui, au quotidien et souvent sans bruit, travaillent en ce sens. Cette édition met en évidence à la fois toute la diversité que recèle la culture scientifique et le temps nécessaire à sa mise en oeuvre. Mission qui ne peut que s’inscrire dans la durée. Bonne Fête de la science ! Didier Moreau