éditorial Après plus de 400 millions d’années d’existence sur la planète, les insectes – dont nous ne connaissons que 830 000 espèces – sont toujours présents. Ils restent un exemple incomparable d’adaptation. Cette faculté biologique s’inscrit dans une durée qui n’a rien à voir avec celle des sociétés humaines. En effet, quand on parle aujourd’hui d’adaptation, on sous-entend adaptation aux ruptures, souvent brutales, engendrées par l’innovation. La célébration de la loi de 1905 sur la laïcité met en évidence la résolution de la contradiction entre des besoins individuels et ceux de la nation. Depuis cent ans, on constate combien cette loi conserve toute son actualité. Elle démontre que des questions anciennes appellent des réponses innovantes, et que cela prend du temps. Comme l’a affirmé maintes fois Edgar Morin, la vie en société est le résultat d’un équilibre complexe. Face au principe d’incertitude inhérent à toute vie, c’est la culture qui crée la différence, qui permet à chaque individu d’apprendre à s’orienter, à décider. La curiosité tout comme la passion sont les principes moteurs de cet apprentissage, qui consiste d’abord à «apprendre à apprendre». Car la connaissance ne peut pas s’inoculer, elle se conquiert – et c’est là un premier instrument de liberté. Les «mésaventures» d’Albert Turpain illustrent ces propos, comme l’engagement de Louis Perceau ou les regards des écrivains sur le marché de Lezay et un café rural. Que cette volonté de voyager à travers le temps et le bruissement de nos sociétés soit une source permanente de réflexion pour nos lecteurs fidèles et de plus en plus nombreux. Didier Moreau